Communication le 11/11/2015 par le Dr Boniface au congrés annuel de la société française de chirurgie orthopédique (SOFCOT) : L'anesthésie locorégionale dans la chirurgie ambulatoire de l'hallux valgus
OBJECTIF : De nombreuses techniques d’anesthésie existent pour la chirurgie de l’hallux valgus. La mépivacaïne utilisée seule entraîne une levée brutale et précoce de l’analgésie responsable de douleurs intenses. La ropivacaïne permet une analgésie plus prolongée avec une levée progressive du bloc. Néanmoins, elle est responsable d’un bloc moteur incompatible avec un appui précoce. Les blocs sensitifs distaux à la cheville impliquant plusieurs sites d’injection sont parfois douloureux. Le but de cette étude est de comparer dans la chirurgie de l’hallux valgus l’efficacité de l’analgésie postopératoire de deux protocoles différents : Bloc poplité à la ropivacaïne sans infiltration locale versus bloc poplité à la mépivacaïne associé à bloc local métatarsien à la ropivacaïne.
MATERIEL ET METHODES : Il s’agit d’une étude prospective randomisée effectuée sur 80 patients consécutifs opérés d’un hallux valgus. L’anesthésie était effectuée par un bloc poplité avec soit 20 ml de ropivacaïne 0,5 % soit 20 ml de mépivacaïne 2%. Une injection intraveineuse de 8 ou 12 mg de dexamethasone était associée dans les deux groupes. En fin d’intervention, un bloc local métatarsien à la ropivacaïne était effectué seulement pour le groupe ayant bénéficié d’un bloc poplité à la mépivacaïne. Un questionnaire était remis au bloc opératoire. La douleur était évaluée selon une échelle de 0 à 10 toute les 6 heures pendant 72 heures. L’heure de levée du bloc sensitif et du bloc moteur était notée. Le recours à la morphine ou à un antalgique de secours était également renseigné ainsi que la qualité de la première nuit postopératoire. Les patients étaient gardés une nuit en hospitalisation. Le questionnaire était rendu à la première consultation de contrôle au quinzième jour postopératoire.
RESULTATS : Il existait une différence significative concernant l’heure de la levée du bloc sensitif et du bloc moteur entre les deux groupes. Il y avait une différence concernant la qualité de la première nuit. En revanche, Il n’a pas été observé de différences significatives entre les deux groupes concernant les douleurs importantes (EN>4), la douleur maximum postopératoire et le recours aux antalgiques de secours.
CONCLUSION : L’association du bloc poplité à la mépivacaïne et du bloc métatarsien à la ropivacaïne permet une analgésie postopératoire équivalente au bloc poplité isolé à la ropivacaïne tout en permettant une remise en appui précoce par un bloc moteur de courte durée.
Niveau de preuve : 2
Conflit d’intérêt: aucun