JOURNAL VIVRE VIVALTO SANTÉ – Edition N°7
Clinique Générale - Annecy
La prothèse de cheville, une alternative à l’arthrodèse.
Lorsque les traitements médicaux ne fonctionnent plus, la chirurgie peut être une solution à l’arthrose de cheville. Outre la classique arthrodèse, la prothèse de cheville constitue parfois une option intéressante. Entretien avec le Dr Olivier BONIFACE, spécialiste de la chirurgie du pied et de la cheville.
L’arthrose de la cheville est rarement primitive et elle est le plus souvent due à un traumatisme ancien ou à une maladie inflammatoire. « Le traitement de première intention, ce sont les médicaments tels que les anti-inflammatoires ou les infiltrations, explique le Dr Olivier BONIFACE. Mais lorsqu’ils n’agissent plus, la chirurgie peut devenir nécessaire. »
Le plus fréquemment, on réalise une arthrodèse, on fixe l’articulation dans une bonne position. Celle-ci n’étant plus sollicitée, la douleur s’estompe. Aujourd’hui, la prothèse de cheville constitue une alternative. Chaque année, près de 500 patients reçoivent une prothèse de cheville.
« Elle présente plusieurs avantages, énumère le Dr BONIFACE : elle conserve la mobilité restante de l’articulation améliorant ainsi la marche et donc la qualité de vie, tout en préservant les articulations voisines. » L’opération se déroule sous anesthésie générale ou sous péridurale et nécessite une hospitalisation de quatre jours en moyenne. La cheville est ensuite immobilisée pendant plusieurs semaines et une phase de rééducation est indispensable. La récupération survient entre deux et six mois après l’intervention.
Mais attention : tous les patients ne peuvent pas être candidats à une prothèse de cheville. Les indications sont finement définies. « La cheville ne doit pas être trop déformée et les ligaments doivent être en bon état. La prothèse n’est pas non plus adaptée aux personnes obèses ou aux travailleurs de force : la pression exercée est trop forte. Par ailleurs, les diabétiques non équilibrés et les fumeurs ne peuvent pas non plus recevoir cette prothèse, le risque infectieux étant trop élevé. » Et les jeunes sportifs ? « Il est vrai que cette alternative peut être séduisante, mais si elle est trop sollicitée, la prothèse risque un descellement ou une usure précoce et il faudra réopérer, le plus souvent pour effectuer une arthrodèse », précise Olivier BONIFACE. Dans tous les cas, le Dr Boniface discute la solution envisagée en détails avec le patient, qui est partie prenante de la décision.